Jérémy Ridel
La Bette
De Pierre Koestel
Librement inspiré de
La Cousine Bette de Balzac
Mise en scène - Jérémy Ridel
Dramaturgie - Chloé Lavalette, Pierre Koestel
Scénographie - Cerise Guyon
Création costumes - Gwladys Duthil
Création lumières - Jérome Baudouin
Création musicale - David Hess
Production - Camille Fabre
Administration - Habib Khayat
Avec - Charlotte Berthemet, Daniel Monino, Simon Rembado, Angèle Peyrade et Laurie Prioul
Production - FullFrontalTheatre
Coproduction - Le Hublot - Collectif Spécimens, Théâtre de Vanves - Scène conventionnée d’intérêt national « Art et création » pour la Danse et les écritures contemporaines à travers les arts.
Avec le soutien du ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France
Toutes les familles ont leur « Bette » : ce vilain petit canard, qui a raté la marche de l’ascension sociale et sur qui, à cause d’habitudes différentes ou de ressources plus modestes, ses propres proches posent un regard paternaliste, mi-jugeant mi-apitoyé... Mais que révèle ce regard de la structure même de la famille, dont certains disent qu’il serait temps de l’abolir ?
Réécriture contemporaine du roman éponyme de Balzac, La Bette évoque la revanche de Lisbeth, une femme de classe populaire humiliée par la famille de sa cousine, Adeline Hulot, élevée en société par un mariage avec un homme politique. Alors que Bette, considérée comme une vieille fille par son entourage qui l’exploite, s’est enfin trouvé un amoureux, celui-ci est séduit par Hortense, la fille d’Adeline et Hector, et un mariage est arrangé à son insu.
La pièce commence en marge de la cérémonie, alors que la trahison est consommée : c’est le début d’une longue et cruelle vengeance, d’une poussée révolutionnaire qui conduit la protagoniste — soutenue par un autre « homme du peuple » maltraité par les Hulot, René Crevel — à pousser sa propre famille à la déchéance, jusqu’à frôler la démesure.
La Bette, c’est aussi l’histoire de l’aveuglement d’une épouse et de la prise de conscience d’une fille sur la figure banale mais délétère d’un de ces « bons pères de famille » décrit récemment par Rose Lamy, journaliste et autrice féministe qui dénonce l’impunité réservée, encore de nos jours, aux hommes « respectables » issus de la bourgeoisie.
Méditation sur la corruption des élites à l’heure de #Metoo, l’écriture de Pierre Koestel, lauréat du Grand prix de littérature dramatique pour son texte Après nous les ruines, dépouille la « Cousine » balzacienne de ses relents misogynes et racistes pour dévoiler la violence de classe dans toute sa banalité, ici au sein d’une même famille.
Chloé Lavalette - Dramaturge